Une urgence sanitaire chronique
La RDC est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec 87,7 % de sa population en dessous du seuil de pauvreté.
Le système de santé du pays demeure extrêmement faible - avec des lacunes en matière de leadership et de gestion, de financement (des dépenses de santé 10 fois inférieures à la moyenne mondiale), de personnel de santé, de disponibilité des produits médicaux, des vaccins et d'équipements, et d’égalité dans la répartition des services de santé et leur accès.
De manière générale, les indicateurs sociaux ont des niveaux préoccupants :
- Près d’un enfant sur deux souffre de malnutrition chronique,
- Le taux de mortalité infantile (enfant de moins d’un an) est de 68 décès pour 1000 naissances contre 3,8 décès pour 1000 naissances en France,
- L’espérance de vie est de 48,7 ans contre une moyenne africaine de 55 ans (plus de 80 ans en France),
- L’accès aux services de santé de base est inférieur à 26%.
- …
De nombreuses maladies y sont endémiques ou présentes de façon récurrente, comme le paludisme, le choléra, la rougeole ou les fièvres hémorragiques. Des maladies autrefois éradiquées comme la trypanosomiase, la lèpre et la peste ont ressurgi. La pandémie du VIH/sida touche 3 % de la population entre 15 et 49 ans.
Certaines maladies dont les enfants meurent fréquemment sont pourtant évitables soit avec des protections mineures soit avec des soins faciles à administrer soit avec des vaccinations systématiques, soit par le biais d’actions de sensibilisation.
Les faiblesses des systèmes de santé ont été notamment exposées par le virus de l’épidémie d’Ebola (le pays connait actuellement sa 10ieme épidémie du virus Ebola). Cette épidémie n’a fait que révéler d’importantes lacunes dans la capacité et la préparation à répondre efficacement aux événements de santé cruciaux dans le pays.
D’après un rapport de Médecin sans frontière, la République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une des crises humanitaires les plus complexes, les plus longues et aiguës au monde.
Merci pour votre générosité!
La mise en place du projet solidaire et le choix des actions à réaliser se sont faits au cours de ma mission scientifique effectuée dans la province du Bandundu où vit le peuple Batéké. Les travaux de cette mission scientifique se sont en partie déroulés en collaboration avec les structures sanitaires sur place.
Les visites de l’hôpital principal de la localité où nous nous trouvions (Hôpital de Tshumbiri) ainsi que des centres de santé et des dispensaires se trouvant dans les villages adjacents ont révèlé des réalités tragiques : patients non soignés faute de médicaments, soignants peu rémunérés et démotivés, état alarmant des infrastructures, un grand manque de matériel.
Le manque d’investissement de l’état entraine :
Des structures sanitaires précaires : elles doivent assurer leur survie en autonomie. La vente des médicaments est souvent leur seule ressource. Les structures de santé locales ainsi mal équipées se transforment en véritable vecteur de propagation de maladie et accélèrent, de fait, les épidémies.
Un personnel soignant démotivé au bord de la rupture : la tarification des soins est le seul salaire perçu par le personnel soignant. Cette précarité financière démotive ce personnel exténué face au manque de solution apporté par l’état.
Un accès aux soins très limité : la majorité des dépenses demeure encore à la charge des familles, impliquant une grande inégalité dans l’accès aux soins et la majorité des patients atteints de maladies graves ne peuvent se soigner, faute de moyens. Cette situation favorise la circulation des médicaments contrefaits et de mauvaise qualité.
Ainsi le projet a visé à soutenir financièrement les structures de santé de cette région de la RDC afin d’aider à l’amélioration des conditions sanitaires dans cette zone rurale très reculée.
Pour éviter toute mauvaise exploitation de l’argent récolté, le don effectué aux structures de santé s'est faite sous forme de matériel médical offert. Ainsi, un premier état des lieux a été effectué au sein des structures de santé locales pour déterminer les besoins principaux. Ces besoins ont été déterminés directement par le personnel de santé local. L’argent qui a été récolté à donc permis d’acheter les besoins prioritaires, préalablement listés.
Cette aide sanitaire a été permise notamment grâce à la collaboration avec l’ONG MBOU-MON-TOUR. Cette ONG s'occupe principalement de la protection de l'environnement, de la lutte contre la pauvreté, de la défense des droits des couches vulnérables et de la santé dans la région ciblée. L’ONG a ainsi été chargé d’acheter dans la capitale, Kinshasa, le matériel préalablement listé et d’acheminer l’ensemble du matériel jusqu’aux structures de santé visées.
Cette aide est venue compléter des fonds versés par une unité de l’Institut Pasteur (Unité d’Eco-anthropologie), fonds également destinés à l’achat de matériels médicaux pour la région ciblée, matériels également pris en charge par l’ONG MBOU-MON-TOUR.
Je remercie très chaleureusement les nombreuses personnes qui ont rendu tout cela possible, Un grand merci à vous!